De Fort Boyard à JJ.Rousseau
L’été est une période incroyable où nous vivons différemment du reste de l’année: en vacances, ailleurs, avec un climat différent…
Cette année, j’ai jeté un oeil sur l’émission Fort Boyard. Une des épreuves fait référence à la maxime DURA LEX SED LEX écrite sur un linteau (Ouf, voilà le lien avec le contract management…)
La loi est dure, mais c’est la loi, donc. Cette phrase, assez explicite, fait bien référence à la loi. Qu’en est-il du contrat alors, qui s’applique entre les parties signataires ? Est-il lui aussi dur, mais c’est le contrat ?
Et bien c’est là toute la beauté du contrat. Il est, comme je le dis souvent, la référence de la relation, la Bible du projet… à cette différence près que l’on peut changer le contrat, pas la Bible. Donc le contrat est plus malléable et modifiable. Il ne peut donc être vu comme « dur » ou injuste. Rappelez-vous bien que le contrat a été signé par les différentes parties, et qu’il y a peu, dans le business « classique » en tout cas, d’obligation de signer (personne ne vous met une arme sur la tempe).
Alors arrêtons de dire que le contrat est dur, qu’il est injuste, qu’il est mal signé, qu’il aurait du être rédigé différemment. Et faisons nôtre la phrase de Jean-Jacques Rousseau:
L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté
En matière de contract management, le contrat représente cette loi qu’on s’est prescrite. Mais qui est donc le « on » ? J’en entends déjà certains rétorqués qu’ils ne sont pas responsables du contrat signé. Le « on » désigne l’entité pour laquelle vous travaillez et que vous représentez dans votre mission. En clair, si votre entreprise à signé un contrat, vous faites partie du « on » qui s’est imposé ce contrat. Et s’il ne vous plait pas, vous pouvez prendre sur vous, proposer une modification du contrat, ou changer de métier.
Quelle est donc cette liberté gagnée ? Elle correspond à tout ce que l’on peut faire dans le cadre du contrat, et à tout ce que l’autre peut faire également. « On » a alors la liberté de faire ce qui est écrit et de ne pas faire ce qui n’est pas écrit. Mais « on » a surtout la liberté de proposer une modification du contrat s’il ne convient plus, et l’autre a la liberté d’accepter ou non. Ce cadre qu’est le contrat définit le terrain de jeu.
J’emploie à dessein le terme « jeu ». Un contrat doit être vu comme un espace de liberté dans lequel votre inventivité va pouvoir s’exprimer pour réaliser les opportunités. Car ce sont bien ces opportunités qui vont faire que votre projet sera un succès ou non. Ce sont ces opportunités qui vont vous permettre d’avancer et de compenser les risques. Des risques, il y en a, et des problèmes il y en aura. Tout comme il y a des opportunités, et qu’il y aura des bonnes nouvelles. D’ailleurs la phase pré-signature n’est-elle pas appelée phase d’opportunité dans nombre d’entreprise ? Le contrat est bien une opportunité pour votre organisation, et vous devez accompagner la réalisation de cette opportunité pour la transformer en bonne nouvelle !
Alors arrêtez de voir le contrat comme une contrainte, voyez le plutôt comme un degré de liberté.
NB: photo pixabay.com
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Jean-Charles Savornin
Comments (6)
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du contract management
Sujet de philosophie au bac : « Etre libre, est-ce ne rencontrer aucun obstacle ? ». Je me souviens avoir fait référence à cette citation de Rousseau.
En phase d’exécution, je constate régulièrement que le contrat est jugé difficile à appliquer, injuste, non adapté aux besoins du projet, etc. Conséquence : du temps et de l’énergie dépensés pour amender ou « contourner » les règles, des tensions entre les parties et au sein des entités d’une même partie. Un exemple récurrent dans la construction est la non-application des pénalités de retard prévues au contrat.
Pourquoi un tel décalage entre ce qui est prévu au contrat et la réalité du projet ? Une des raisons principale selon moi : des ingénieurs / chefs de projet qui n’ont pas été, ou ne se sont pas, impliqués dans l’écriture / revue / négociation du contrat.
Tout à fait d’accord avec vous Jean-Charles, les parties sont libres de modifier un contrat « mal fichu ». Cependant, ces amendements devraient être limités à de simples ajustements à la marge. Les fondamentaux, quant à eux, devraient toujours être clairement établis avant signature, avec l’implication tous les acteurs, afin de s’assurer que le contrat reflète la réelle volonté des parties et satisfait aux besoins du projet.
La difficulté étant alors de définir ce qu’est un « ajustement à la marge ». Il faut rester flexible et se souvenir que si le contrat est une représentation d’un accord au moment de la signature, il n’est qu’un moyen et pas une finalité.
Impliquer les équipes de réalisation dans la signature est également une excellente pratique, pas toujours facile à mettre en place, notamment en raison de la disponibilité des personnes, et qui permet d’améliorer l’acceptation.
Et puis arrêtons cette culture trop répandue du « mon prédécesseur a mal bossé; c’est à cause de lui si tout va mal ».
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