Tout Droit Tout Simple
Interview de Delphine Bordier, Legal Ops et fondatrice de Tout Droit Tout Simple.
Bonjour Delphine, pouvez-vous vous présenter ?
Avocate pendant 7 ans au Barreau de Paris j’ai exercé dans des Cabinets en France et au Canada. Après une première collaboration en Cabinet parisien, je m’envole vers Montréal au Québec, en janvier 2000. Une année inoubliable et très riche tant professionnellement qu’humainement. De retour à Paris, j’exerce pendant 5 ans dans l’équipe Propriété Intellectuelle Nouvelles Technologies d’un grand Cabinet anglo-saxon.
Je rejoins le monde de l’entreprise en 2005 en tant que Responsable Juridique puis Directrice Juridique dans des sociétés multinationales et des secteurs très variés.
Vivant en Angleterre entre 2014 et 2017, j’ai exercé les fonctions de Directrice Juridique zone France et Pays Nordiques pour une société américaine de banque d’images dont le siège européen est basé à Londres. Une expérience formidable et une aventure familiale que j’ai déjà décrites dans un article.
Depuis 2018 j’exerce comme Manager de Transition des fonctions de Legal Ops / Directrice Juridique en entreprise.
A la faveur, si je puis m’exprimer ainsi, de la crise sanitaire du Covid-19, j’ai longuement réfléchi à la suite de ma carrière. J’ai consacré quelques mois à un « bilan de compétences » et en parallèle, j’ai créé Tout Droit Tout Simple !
Comment vous est venue l’idée de créer le podcast Tout Droit Tout Simple ?
A l’origine, il s’agissait d’un défi lancé à moi-même. Je souhaitais, grâce à une chaine YouTube faire découvrir les métiers que j’avais exercés, : avocat et juriste d’entreprise. J’ai donc créé des vidéos / infographies pour expliquer aux étudiants et jeunes juristes les différences entre ces métiers ainsi que leurs similitudes. J’écrivais également des articles sur le site Village de la Justice notamment.
Des écoles de droit/commerce m’ont contactée pour intervenir auprès d’étudiants de Licence et Master. J’y ai pris goût et ai voulu faire profiter de ma double expérience un plus grand nombre d’étudiants et de jeunes juristes. En effet, dans ma pratique professionnelle je constatais que les juristes qui arrivaient sur le marché du travail n’avaient pas de meilleure connaissance des métiers du droit que moi-même en quittant l’Université et ce, malgré la multitude voire l’inflation d’informations disponibles, difficiles peut-être à trier.
Le site et le podcast se veulent didactiques ; je souhaite que les juristes, quelle que soit leur séniorité, y trouvent des réponses concrètes à leur questionnement sur :
- Les métiers du droit
- La carrière juridique
- Les évolutions des métiers et les innovations
Comment sélectionnez-vous les personnes que vous interviewez ?
Au départ, j’ai sollicité parmi mes relations celles qui pouvaient avoir un lien avec mon projet. Dès lors qu’elles acceptaient de participer et de partager leur expérience, je proposais, testais une idée, une trame et les questions puis nous en discutions et enregistrions l’épisode. J’ai lancé le Podcast Tout Droit Tout Simple fin mars 2021 alors qu’il était encore difficile d’organiser des réunions en présentiel. J’ai eu recours à la visioconférence, ce qui n’a posé aucun problème et même a facilité certaines interviews (avec des intervenants basés à l’étranger Londres, Montréal par exemple…)
Les mois passant et la visibilité grandissant, j’ai reçu des messages de soutien et d’encouragement sur LinkedIn, des questions d’étudiants également. Puis certains praticiens m’ont contactée pour venir témoigner dans le Podcast. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de son impact et que l’audience était au rendez-vous, ce qui est très gratifiant. Je produisais un épisode par semaine, chaque mercredi, y compris pendant la période estivale.
Quelle est la ligne éditoriale de Tout Droit Tout Simple ? Quels types de sujets abordez-vous ?
La ligne directrice tourne autour des métiers du droit et de leurs évolutions, y compris, bien entendu, les évolutions technologiques dans le monde juridique. J’aborde donc nécessairement des sujets d’actualité tels le Metaverse ou les métiers émergents comme les Legal Ops.
Je le répète l’objectif est de faire découvrir les métiers du droit en interrogeant des praticiens du droit.
Lorsqu’il s’agit d’un sujet peu connu, il m’arrive de créer une « mini-série » afin d’inviter plusieurs praticiens et de confronter des points de vue divergents ou complémentaires. Dans cet esprit, j’ai réalisé une mini-série sur le Legal Design ou les Legal Operations.
Je choisis les sujets principalement en fonction de l’actualité juridique et de mes rencontres ou échanges. Il m’est arrivé d’interpeller des intervenants à la fin d’une conférence pour discuter avec eux et finalement leur demander s’ils seraient intéressés de venir parler de leur sujet/ métier sur mon Podcast. Ils sont toujours réceptifs et je n’ai jamais essuyé de refus.
L’important est que les auditeurs qui écoutent le Podcast Tout Droit Tout Simple aient confiance dans la qualité et la fiabilité des informations et que les échanges se déroulent dans une ambiance conviviale en créant du lien avec les invités.
Quel format de podcast avez-vous choisi, et pourquoi ?
J’ai choisi d’interviewer des praticiens ; personne ne parle mieux de son métier qu’un expert lui-même, surtout s’il est passionné mais l’exercice n’est pas plus facile pour l’intervieweur que pour la personne invitée. Le premier doit s’informer largement sur le profil et les compétences de son interlocuteur, trouver des questions pertinentes et spécifiques relatives au sujet, ce qui exige du travail en amont. Côté interviewé, parler de soi ne va pas de soi ; s’exprimer devant un micro est susceptible d’en intimider ou de déstabiliser plus d’un. L’exercice requiert aussi une dose d’à propos, qui n’est rien d’autre qu’une gymnastique intellectuelle. Je souhaite particulièrement faire témoigner ceux que l’on n’entend pas nécessairement mais qui ont des choses passionnantes à faire partager et à transmettre.
Les épisodes sortent 1 mercredi sur 2 et durent environ 35 minutes, soit le temps moyen d’un trajet pour se rendre au travail, faire une petite séance de sport ou préparer le dîner.
Qui écoute vos podcasts ?
Je m’adresse aux étudiants en droit, aux jeunes juristes ou aux plus expérimentés et à tous ceux qui désirent découvrir le milieu juridique et judiciaire sous l’angle des métiers et non de manière technique.
Selon les invités et le thème abordé, l’audience va quelque peu varier.
Les étudiants seront plus curieux d’entendre un avocat parler de son métier de pénaliste ou de celui de notaire tandis que le juriste d’entreprise sera plus enclin à s’informer sur les Legal Operations.
Avez-vous une anecdote à partager sur un podcast ?
Avec plus de 45 invités, il y en a forcément eues ! Des invités qui oublient notre rendez-vous pour enregistrer parce qu’ils sont au restaurant, d’autres, si troublés qu’ils en oublient de dire bonjour ou au revoir, des enregistrements perdus, des connexions capricieuses, des heures de montage parfois interminables … finalement que d’excellents souvenirs !
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Poursuivre le rythme du Podcast, même si j’avoue que ce n’est pas aisé en parallèle d’une activité à temps. Disons que semaine et week-ends sont denses !
J’aimerais que Tout Droit Tout Simple continue à développer des collaborations et partenariats, pour accroître sa visibilité et son audience mais également promouvoir d‘autres sites, par exemple Contractence ou encore L’esprit relationnel de Maelle Billant !
Et, bien sûr, continuer à accompagner les organisations à travers des missions de Legal Ops, comme celle que j’effectue présentement dans un groupe de luxe : prendre le recul nécessaire pour aider à améliorer la stratégie de la Direction Juridique, sa communication, sa visibilité, sa performance et son développement.
Delphine Bordier, Legal Ops | Fondatrice de Tout Droit Tout Simple
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Jean-Charles Savornin
du contract management
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